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Dia de muertos, le Mexique à Paris

28 octobre 2022

Le 2 novembre, les Mexicains du monde entier célèbrent leur fête des morts : El dia de muertos et commémorent leurs défunts. Pour rendre compte de cette tradition, plusieurs évènements ont lieu en cette fin d’octobre-début novembre sur Paris.

Dia de muertos Paris

El Dia de Muertos, la tradition

Chaque année, quand la Toussaint pointe le bout de son nez, ça me met le blues. Il fait régulièrement moche et pluvieux. Or cette année, l’automne déraille et samedi dernier il faisait encore 26°C ! Aussi, parce que je m’interroge sur mon rapport au temps et celui à la mort, j’ai décidé cette année de célébrer mes ancêtres et amis défunts autrement. Tandis qu’en France, le jour du 1er novembre on se rend au cimetière pour déposer des bouquets de fleurs et nettoyer les tombes sans réel entrain, à l’opposé, les Mexicains célèbrent leurs morts, dans la joie, le 2 novembre pour : El Dia de muertos.

Dia de muertos 2 novembre

Chez eux, pas de tristesse dans le deuil et encore moins de silence dans le recueillement ! Musique, parade, le pays s’anime et se pare de couleurs gaies. El Dia de Muertos, souvent vécu en famille, est une célébration traditionnelle et culturelle inscrite depuis 2008 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Ce que j’apprécie dans ce rituel festif c’est qu’il est véritablement dédié aux souvenirs. Ainsi, les Mexicains se rendent dans les cimetières, déposent des pétales de fleurs colorées au sol et se remémore la vie de ceux disparus.

Pour l’habitant de Paris, New-York ou Londre, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle.

Octavio Paz, Le labyrinthe de la solitude, 1972. Ed. Gallimard.

Idemex dia de muertos 2022

Les origines d’El Dia de Muertos

El Dia de los muertos est malencontreusement assimilé à Halloween ou à la Toussaint alors que c’est une fête qui a plus de 3000 ans ! À l’époque précolombienne, la mort était perçue comme le début d’un voyage vers l’au-delà. La mort était en revanche redoutée par les colons Espagnols, alors que les populations indigènes riaient déjà d’elle. El dia de muertos permet le rapprochement de ces deux mondes : le vivant et le mort. C’est une fête qui mêle aujourd’hui les croyances païennes autochtones et celui d’une vision européenne, catholique. Ces deux univers fusionnent dans un recueillement collectif, familial et festif du 31 octobre au 2 novembre. Il est évident que l’influence anglo-saxonne et la proximité avec la date d’Halloween ont pour conséquence de mêler cette fête à la célébration des morts, notamment via des déguisements de squelettes et des maquillages, certes colorés, mais macabres.

arbre de vie dia de muertos

L’autel : une coutume pour El dia de muertos

Ériger un autel chez soi, en famille, est une tradition. L’altar est censé faciliter le retour des esprits sur terre. Chaque autel est consacré à une ou plusieurs personnes défuntes. Le plus grand soin est apporté aux préparatifs car dans les croyances populaires, un défunt peut être une source de bonne augure et de prospérité (récolte de blé, apport d’argent) ou de malheur (accident, maladie, soucis pécuniaires). Ainsi, pour se rapprocher des êtres chers décédés, des autels sont installés un peu partout : au bureau, dans les écoles, à la maison, dans les rues, dans des magasins ou aux cimetières.

Offrendas

Sur l’autel, on appose des « offrendas ». Ce sont divers éléments qui permettent de dialoguer avec nos morts, via la mémoire. L’offrande d’aujourd’hui, est aussi le reflet du syncrétisme de l’ancien et du nouveau monde et ces offrandas ont tous un symbole :

  • Arc de fleurs : c’est la porte d’entrée au monde des morts
  • Boissons et aliments : on pose un verre d’eau, une coupelle de sel ainsi que des mets ou ingrédients que le(s) défunt(s) appréciai(en)t. On retrouvera selon les goûts des uns et des autres : des tamales, du chocolat, du mezcal, du mole, des cigarettes ou des bonbons.
  • Bougies ou cierges : la lumière guide l’âme des défunts vers l’autel ou la tombe où s’est réunie la famille
  • Calaveritas (crâne en sucre) : présentes pour rappeler aux vivants qu’il faut rire de la mort.
  • Encens et/ou résine de copal : ils servent à purifier l’âme des vivants et à guider les défunts.
  • Cempasuchitl (oeillets d’Inde) : cette fleur orne les autels et ses pétales sont dispersés tels des chemins.
  • Pan de muerto (pain des morts) : brioche saupoudrée de sucre et aromatisée à la fleur d’oranger rappelle dans sa forme le crâne humain et sur le dessus, des ossements.
  • Papeles picados (papiers ajourés) : fanions colorés rappelant les papiers que les Aztèques utilisaient pour symboliser le vent. Leurs découpages sont réalisés à la main.

Avant les vacances de la Toussaint, j’ai réalisé une animation sur le Mexique et El dia de muertos, dans une classe de maternelle (moyenne et grande section) à Châtillon. Une journée riche d’échanges dont voici un bref retour en images…

 

Un bout du Mexique à Paris :
Que faire pour célébrer « El Día de Muertos » ? 

– Dimanche 30 octobre, 12h – Grande fête à la Maison du Mexique de la Cité Universitaire
– Mercredi 2 novembre, 18h30 – veillée des morts à Institut Culturel Mexicain
– Du 5 au 6 novembre, 10h-17h –  atelier, artisanat, danse et gastronomie au Parc Floral, Pavillon 18&21
– Du 3 au 30 novembre, exposition Offrenda, à la Galerie The Musica

Où goûter au pan de muerto ?
– La boulangerie franco-mexicaine @sweetromanceparis, nichée dans le marché d’Aligre
– Dans mon épicerie mexicaine préférée @la.esquinitamex
– Dans l’incontournable boutique @mexicoeurfr avec sa très belle vitrine décorée.

 

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Une publication partagée par Chloé Vasselin (@bouiboui.leblog)

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