J’ai toujours eu une certaine fascination pour la cuisine sri lankaise, d’une part parce qu’il y a plein de petites choses qui apportent de la saveur et de la texture aux repas mais aussi parce qu’à l’école primaire, j’ai rencontré Krishani, une sri lankaise, qui est devenue ma meilleure amie. Elle était tamoule, originaire de Colombo, ses parents avaient fuit l’île pour cause de la guerre civile qui s’était déclarée. De haut de mes 12 ans, Krishani me fascinait et je l’ai toujours admirée : elle parlait bien mieux anglais que moi, elle était douée en sport, ses habits sentaient bon les épices et je lui enviais ses longs cheveux noirs toujours brillants. Des décennies plus tard, j’ai eu l’opportunité de partir au Sri Lanka pour mon boulot de formatrice-voyagiste. Imaginez-vous ma joie immense à l’idée de découvrir « l’île de Krishani » !?! J’étais toute émotive en prenant l’avion et mes premiers crapahutages dans la ville de Colombo, je les ai dédié à cette amie, sa soeur et ses parents. Durant mon immersion, je ne voulais rien louper de toutes les saveurs d’enfance de Krishani et ai mis un point d’honneur à tout goûter ! Tout y est passé : les mangues et noix de cajou vendues en bord de routes, les vadai croustillants ou hoppers des marchands ambulants, les divers « rice & curry » (au poisson, au jacquier…), le kottu roti musical, les pickles de fruits et bien sûr, mon chouchou : le pol sambol.
Qu’est-ce que le pol sambol ?
Le pol sambol est une plongée dans l’essence même du Sri Lanka ! C’est un dip simple à préparer et un bol de délices très frais, composé de noix de coco râpée, de piment séché, de jus de citron vert et d’oignons. Bien équilibré, à la fois doux car la noix de coco est très présente, fumé et umami avec la version avec les poissons séchés des maldives, piquant avec le piment, acide et raffraichissant avec le citron vert. Croyez-moi, chaque bouchée est une merveille. Quand j’étais au Sri Lanka, je ne pouvais m’arrêter d’en manger. Le pol sambol (pol = noix de coco ; sambol = condiment?…) se mange à toute heure et accompagne aussi bien une tranche de pain au petit-déjeuner, qu’un curry et du riz au déjeuner ou tout simplement des oeufs au plat. Pour les grands consommateurs de condiments ou les amateurs de sensations fortes, cette recette de pol sambol devrait vous plaire.
Où trouver de la noix de coco râpée ?
À Paris, dans le quartier « Little Jaffna » de La Chapelle où je propose des visites guidées, l’immense boutique VT Cash and Carry a un stand dédié à la noix de coco râpée. Toute la journée, un employé râpe devant vous des noix de coco avec une machine spéciale. C’est très pratique et le sachet ne coûte que 2€. C’est ce que j’ai utilisé pour cette recette afin d’avoir une coco bien fraîche. Pour ceux qui le souhaitent, il est aussi possible d’acheter une noix de coco entière, de galérer à l’ouvrir soit-même puis à la râper. Si rien de tout cela ne vous dit, optez donc pour la noix de coco râpée congelée ou de la noix de coco râpée desséchée (mais non sucrée).
RECETTE DE POL SAMBOL
INGRÉDIENTS
– 1/2 noix de coco râpée
– 7-8 échalotes indiennes coupées en dés très fins (ou 1 petit oignon rouge)
– 2 cuillères à soupe de flocons de piments / poudre de piments
– le jus d’un citron vert
– ¼ cuillère à café de sucre
– Sel (selon votre goût)
– 1 petit piment vert
+ mortier et pillon
Parfois j’ajoute de l’ail mais tout le monde ne le digère pas donc il faut aviser.
Le secret de cette recette de pol sambol est d’équilibrer les saveurs !
Conseils :
– Mettre les petits oignons, l’ail (facultatif) et le piment vert coupés en petits morceaux dans un mortier pour les piler (à défaut vous pouvez utiliser un blender). L’idée est d’obtenir une sorte de pâte.
– Ajouter la noix de coco râpée et la poudre de piment avec le sel et sucre. Bien piler pour que tout ce mélange.
– Finir par ajouter du citron vert (à votre convenance).
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