Tous les dimanches du mois d’avril, la diaspora cambodgienne d’Ile de France se réunit entre autre dans le 12ème arrondissement, à la Grande Pagode du Bois de Vincennes, pour fêter Chol Chnam Thmey : le nouvel an cambodgien. À cette occasion, des stands de nourriture de rue sont installés et des centaines de personnes s’installent sur la pelouse alentour pour partager un pique-nique et autres traditions culturelles.
Envolons-nous au Cambodge, le temps d’une journée
Chaque année, autour de la mi-avril, les Cambodgiens célèbrent le nouvel an bouddhiste dénommé បុណ្យចូលឆ្នាំថ្មី , Chaul Chhnam Thmey, littéralement « Entrer Année Nouvelle ». Calé sur le calendrier luni-solaire, ce nouvel an marque la fin de la saison sèche dans cette partie du monde, souvent le moment de l’année où il fait le plus chaud et où on bascule inévitablement dans la saison humide. Le nouvel an cambodgien tombe au même moment que Songkran, la célèbre fête de l’eau thaïlandaise ou Pimai au Laos. En Île-de-France, Chaul Chnam Thmey est célébré à la Grande Pagode du bois de Vincennes chaque dimanche d’avril.
10h : la cérémonie bouddhiste à la Pagode
La première fois que je me suis rendue au nouvel an cambodgien à La Grande Pagode de Vincennes c’est grâce à Ly Ny, une restauratrice sino-cambodgienne qui tient « Fleurs du Cambodge » (213 rue Saint-Maur, 75011 Paris). Elle a voulu partager un bout de sa culture avec moi. Elle m’a expliquée qu’à l’origine, on célébrait les moissons et qu’au fil du temps c’est devenu le nouvel an. Aussi, durant les quelques jours de festivités, il est de coutume de nettoyer les maisons, de décorer son intérieur et de se rendre au temple ou à la pagode pour rendre hommage à Bouddha.
Au pays, cet événement annuel a lieu du 13/14 au 16 avril et les festivités durent trois jours. C’est une célébration à la fois conviviale et spirituelle qui revêt une grande importance culturelle pour le Cambodge. J’ai rapidement été conquise par tant de partages. Réunir autant de générations dans la joie, la sincérité et la bienveillance m’a particulièrement touchée. Saviez-vous que ce bouddha est l’un des plus grands d’Europe ? Avec son socle il mesure plus de 9 mètres de haut !
Dans l’enceinte de la pagode, on peut donc aller prier avec les moines, faire brûler de l’encens, rencontrer des associations cambodgiennes, admirer et acheter de l’artisanat mais aussi faire la queue pour se sustenter de riz gluant sucré enveloppé dans une feuille de bananier, de nouilles sautées au wok à la minute tout cela accompagné de musiques traditionnelles.
Pique-nique à la Pagode de Vincennes
Le marché en plein air avec tous les stands de nourriture de rue m’a fait voyager le temps d’une longue après-midi. Chacun vient y trouver ce pourquoi il était venu : un moment pieux, de la nourriture « comme là-bas », des traditions à perpétuer : jeux khmers, danses folkloriques ou musiques plus contemporaines.
Depuis ma première venue, j’attends ce mois d’avril avec une certaine impatience et me réjouis à l’avance de pique-niquer avec mes amis cambodgiens. En revanche, armez-vous de patience pour vous retrouvez sur la pelouse ! Certaines années où le beau temps est au rendez-vous (ce qui n’est pas toujours gagné à cette période de l’année!), les alentours de la Grande Pagode du Bois de Vincennes sont pris d’assaut par les familles et marchands ambulants. Derrière le marché « sauvage », on déambule dans l’immense allée de stands de street-food puis les bras encombrés de victuailles alléchantes, on tente de se frayer un chemin pour retrouver amis, familles ou collègues.
“- Allo, tu me vois ?
Non.
Moi je te vois ! Continue d’avancer, je suis derrière le barnum gris, à côté de la tente fushia et des gamins qui jouent à s’asperger d’eau. Tu vas nous voir, on a le parasol à pois vert. »
Les marchands ambulants
Tous les marchands ambulants s’installent de bon matin tandis que les personnes souhaitant prier viennent pour la cérémonie de 10h. Enfin, en milieu de matinée les pelouses se parent de nattes colorées, de chaises pliantes, de tentes et de parasols, de mini tables de pique-nique, de glacières et les plus motivés trouvent même de quoi accrocher leur hamac pour une sieste à l’ombre des arbres. S’il fait beau, la foule déboule à l’heure du déjeuner et il n’est pas rare de faire la queue pour attendre sa brochette de saucisse au boeuf, son beignet de banane ou son eau de coco. Tous ensemble et dans la bonne humeur, les grands-parents chouchoutent les plus jeunes, on se régale à petits prix, on rencontre les associations dédiées au Cambodge, on joue et on danse. 
Sous la halle près de la pagode, un stand de désemplit pas, il parait qu’on y prépare une délicieuse salade de papaye, avec ou sans crabe. Avec de la musique traditionnelle plein les oreilles, je déambule encore et encore, j’admire les lort cha, nouilles courtes sautées dans d’immenses woks et j’arrive même à récolter quelques conseils pour réaliser une bonne marinade pour préparer des brochettes de poulet à la citronnelle, bien tendres. Réunit dans la bonne humeur, le maître mot de cette journée est : PARTAGE.
Découvertes culinaires
Mes hôtes conviviaux, Sambath et les siens, ont toujours été d’incroyables « passeurs de cultures », je les remercie de m’avoir accueillie dans leur grande famille mais aussi de m’avoir guidée et tant appris sur les subtilités de la cuisine de rue cambodgienne. À mon tour, j’aimerai vous livrer ces découvertes culinaires réalisées lors de mes nombreuses virées au milieu des stands de street-food. Laissez vos papilles s’essayer à de nouveaux goûts et testez cette cuisine de rue unique avec mon top 10 des snacks populaires cambodgiens. Les lort cha, num banh chok, twah kho et autre num kachay n’auront plus de secret pour vous !
Infos pratiques
Entrée libre et gratuite
Tous les dimanches d’avril
De 10h à 18h
Pagode de Vincennes, 75012 Paris
Pas de commentaire