Qui dit fête dit festin – Après s’être rassemblés (ou pas) pour les fêtes de fin d’année, voici venu le temps de partager la galette des rois ! Quelle est l’origine de cette traditionnelle galette ? Pourquoi dit-on « tirer les rois » ? Pourquoi mettre une fève dans ce gâteau ?
Début janvier, voilà que la galette des rois débarque sur nos tables. Dorée, pâte feuilletée ou briochée, ornée de fruits confits ou fourrée à la frangipane, la fameuse galette nous réunis et cela remonte à bien longtemps.
Origine de cette fête
Le mot Épiphanie vient du grec Επιφανιος, qui veut dire apparition. A l’origine, la fête des Rois, n’a absolument rien à voir avec les Rois-Mages. Comme souvent dans nos fêtes chrétiennes, on est allés chercher ça chez les païens. Lors des Saturnales – fêtes du solstice d’hiver chez les Romains – les barrières sociales disparaissaient et l’ordre hiérarchique n’existait plus. L’heure était aux grandes réjouissances, domestiques et esclaves s’attablaient aux côtés de leurs maîtres pour partager, ensemble, un grand festin pour « tirer les rois ». Le roi du festin était alors élu grâce à une fève. La coutume voulait qu’un innocent – un enfant – se mette sous la table et désigne pour qui était attribué la part de galette. Cette célébration païenne s’est alors christianisée en France au XIVème siècle.
Tradition de la galette des rois
Traditionnellement, la galette des rois est partagée en autant de parts qu’il y a d’invités plus une. Cette part en extra est appelée la « part du bon Dieu » ou « la part des absents », pour celui qui est parti à la guerre ou à la pêche et n’est pas rentré à temps. A l’origine, on gardait la part jusqu’à son retour pour dire qu’on a pensé à lui. Maintenant, la galette des rois est une tradition familiale et une excuse gourmande pour se réunir entre amis. Je ne sais si c’est la tendance individualiste ou la gourmandise outrancière mais…où que j’aille pour tirer les rois, il reste rarement une part! Le chanceux qui tire la fève devient le roi et peut choisir sa reine. A l’époque des Romains, « ce roi d’un jour pouvait alors distribuer des ordres ou des gages ». La coutume romaine qui voulait inviter le plus jeune enfant sous la table pour désigner les parts perdure de nos jours, dans certaines familles. Je me rappelle d’ailleurs de bons moments à nous chamailler entre cousins-cousines pour être celle ou celui qui ira sous la table et répondra durant quelques instants à la fâcheuse question de notre chère grand-mère « C’est pour qui ? ».
1er dimanche ou le 6 janvier ?
Une amie (folle-dinge de frangipane) me raconte qu’elle ne peut se retenir « dès que j’aperçois une galette des rois en vitrine, je me rue dessus, peu importe la date ! » Dans son livre « Les fêtes de la table et traditions alimentaires« , Nadine Cretin, historienne et anthropologue religieuse raconte que « jusque dans les années 1960, l’Epiphanie était un jour férié qui tombait le 6 janvier, soit 12 jours après la naissance de Jésus. Mais le Vatican II a décidé que l’Epiphanie serait finalement célébrer le premier dimanche suivant le 1er janvier. Si en Pologne on a conservé la date originelle, c’est finalement le partage du gâteau qui reste traditionnel. On peut d’ailleurs manger cette galette plusieurs fois dans le mois.«
Et vous, comment et quand mangez-vous la galette des rois ?
Gâteaux des Rois d’ici et d’ailleurs
C’est au bas moyen-âge qu’on retrouve la première trace de la galette à pâte feuilletée, plus précisément en 1311, à Amiens. « C’est alors un gâteau « feuillé » – sans fourrage. » Mais Nadine Cretin raconte aussi dans le livre « les Noëls des provinces de France » qu’il existe diverses recettes de galettes. Rondes et dorées comme le soleil, fourrées à la frangipane ou à la pomme au Nord de la Loire ou briochées et en forme de couronne au Sud et parfumée à la fleur d’oranger. Selon les régions, les gâteaux de fèves ont leurs propres noms : la tourte des Rois ou la Chaudière du côté de la Champagne-Ardennes, l’épogne dans le Dauphiné ou le garfou dans le Béarn.
Vous allez opter pour quelle galette des rois ?
Pour ma part, cette année, afin de voyager dans l’assiette, j’ai décidé de goûter à la rosca de reyes (galette des rois mexicaine) une brioche sertie de fruits confits que je trouve dans l’une des épiceries du monde à Paris : Mexicoeur.
Réjouissons nous tous du rallongement des journées
et partageons de délicieux moments grâce aux festivités gourmandes durant l’année.
En savoir plus…
L’historienne Nadine Cretin et ses nombreux ouvrages sur les fêtes de la table.
Article de Clémence Vastine sur les galettes de nos régions.
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