Exposition : « Nourrir Paris. Une histoire du champ à l’assiette ».

Vous souhaitez en savoir plus sur l’alimentation parisienne, du Moyen-Âge à aujourd’hui ? Faites comme moi, foncez à la bibliothèque Forney car jusqu’au 1er février 2020, se tient dans le 4ème arrondissement de Paris, l’exposition « Nourrir Paris. Une histoire, du champ à l’assiette ». L’occasion de (re)découvrir le passé agricole du bassin parisien, son alimentation et l’approvisionnement de ses habitants.

Cette exposition gratuite, se tient dans l’admirable hôtel des archevêques de Sens, monument historique du quartier St-Paul, à Paris. L’exposition présente l’histoire alimentaire de Paris et s’appuie sur de nombreux documents publicitaires, cartes postales anciennes, objets, peintures et vidéos pour illustrer les commerces, les halles, les abattoirs, les barrières d’octroi mais aussi les guinguettes et restaurants qui donnent à notre chère capitale une identité particulière, celle d’un immense lieu d’approvisionnement et de consommation. En trois salles, on découvre :

• l’approvisionnement de Paris : ses productions locales (légumes, vins…) ses marchandises coloniales (thé, ananas, café, bananes…) et la transformation de certains produits (corporation des bouchers).

• l’effervescence des Halles : les divers pavillons, le Carreau, la myriade de métiers connexes comme les Forts.

• la consommation au quotidien : les artisans, les commerces de bouche, l’émergence des magasins de chaîne (Félix Potin, Julien Damoy). On balaye les préoccupations sanitaires comme l’eau potable ou la stérilisation du lait ainsi que les crises alimentaires (disette, siège, guerres, famines)…

Paris, une cité nourricière

Je suis sortie de la visite guidée, rassasiée d’évocations et d’illustrations, mais encore plus avide d’informations sur Paris et son passé alimentaire. La nostalgie aiguisée par l’exposition, je me suis rendue compte que les récentes initiatives comme les jardins partagés ou les potagers suspendus sont le bien triste vestige des nombreuses terres maraîchères. Alors que j’arpentais les rues calmes du marais pour rentrer chez moi, je réfléchissais aux préoccupations d’autrefois et la façon dont elles se sont presque totalement diluées dans notre monde moderne Toujours plus globalisés, toujours plus en flux tendus, la résilience d’autrefois est loin des préoccupations d’immédiateté d’aujourd’hui et de leurs inhérentes fragilités …

C’est à la fois amusant et décourageant de voir que les sujets d’hier trouvent de réels échos dans notre actualité : la qualité des produits, les circuits courts, l’apport des migrations dans l’alimentation quotidienne, la production locale, la cuisine de rue, la saisonnalité… Tous ces sujets si médiatisés de nos jours faisaient partie des préoccupations du territoire francilien depuis bien longtemps. Finalement, on ne se réinvente que très peu ! Et par contraste, des réponses aux problématiques d’aujourd’hui peuvent avoir des éléments de réponse de nos anciens, à une époque où le temps s’écoulait à un autre rythme. En observant une affiche de la première salle sur la Mère Angot qui « expédie des ports de pêche à votre table tous poissons, huitres, crustacés, coquillages… », j’ai immédiatement pensé à ma dernière démarche de transition écologique : l’achat de casiers chez Poiscaille. Un circuit court éthique et responsable de produits de la mer, j’en parlerais prochainement sur le blog. En attendant, je vous invite à aller voir cette exposition et à vous poser des questions sur votre alimentation. 😉

Bibliothèque Forney
1 rue du Figuier, 75004 – M° Pont Marie (7)
Visite guidée sans inscription le samedi à 15h

Pour aller plus loin, voici des conférences enregistrées sur le thème « Nourrir Paris du Moyen-Age à nos jours ». Bonne écoute 😉