La communauté khmère francilienne s’est retrouvée à la Pagode de Vincennes, le dimanche 7 octobre 2018, pour l’une des plus grandes fêtes du calendrier bouddhiste : Pchum Ben. Avec Anne Coppin, de food-trotter, nous avons bravé la pluie pour assister à cette fête cambodgienne des Ancêtres.
Rentrées par la petite porte rouge de la Pagode de Vincennes, nous entendons déjà les moines chanter au loin. Tandis qu’on admire les couleurs automnales des arbres, je frisonne à l’écoute de ces prières envoutantes. Sur le parvis de la pagode, une trentaine de stands sont installés pour y vendre offrandes et victuailles.
La quiétude du lieu, les effluves d’encens, les sourires des cambodgiens et l’odeur des woks nous emportent. Les émotions sont vives par tant de sens sollicités et mes pensées vont aux disparus de ces derniers mois. Les gongs résonnent au loin et me plongent dans une dimension spirituelle.
Nous apprenons que l’origine du nom de cette célébration – Pchum Ben – est une contraction de Prachum, se réunir, et Benda, faire des offrandes. Cette journée, qui clôture la Quinzaine des Défunts, est primordiale pour tous Cambodgiens, d’ici ou d’ailleurs. C’est l’occasion de se réunir entre proches, commémorer les défunts, écouter les récitations des moines et manger ensemble.
Nous tentons de nous fondre dans le décor, enlevons nos chaussures et admirons cette douce animation. A côté de nous, assis sur des tapis, un groupe de femmes partage leur repas, tandis que Thuan – une laotienne magnifiquement vêtue – tient dans ses mains une dizaine de bâtonnets d’encens et prie. Plus loin, un jeune couple franco-cambodgien dépose une assiette de gâteaux de riz après avoir photographié leur fille et les grands-parents devant la plus grande statue de bouddha d’Europe.
A des milliers de kilomètres d’ici, le lundi 8 octobre, c’est jour férié au Cambodge. Tous les bouddhistes sont invités à revenir dans leurs régions pour se rendre dans différentes pagodes afin d’y offrir de la nourriture aux moines, d’y récupérer des mérites pour leurs ancêtres et apaiser les esprits des défunts.
A Paris, attablées sous un pavillon colonial datant de l’exposition universelle de 1931, nous bavardons avec des papis cambodgiens. On déguste des galettes à l’ail, des nouilles sautées aux légumes, des saucisses de boeuf à la citronnelle, une soupe de poisson et trempons nos nam krok dans une suave sauce au lait de coco. Heureuses de pouvoir partager un instant comme celui ci, nous arborons un large sourire de satisfaction. L’immersion est totale, notre aller-retour Paris – Phnom Penh nous a conquises !
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